LA PEAU ET PHYSIOLOGIE
La peau du visage, objet de toutes les attentions ...
La peau est un tissu complexe, très souple et résistant, qui enveloppe notre corps, dont il constitue la couche protectrice externe. Il faut éviter, comme cela est souvent entendu, de la qualifier « d’organe le plus grand du corps humain ». Certes, sa superficie chez l’adulte est de l’ordre de 1,5 à 2 m² en fonction de la taille et de la corpulence.
Sur le plan de sa structure, la peau est composée de 3 parties :
1-l’épiderme, la couche superficielle,
2 -le derme, plus épais,
3 -l’hypoderme, couche profonde en général non assimilé à la peau elle-même.
L’épiderme, une structure complexe
L’épiderme présente 4 couches différentes.
1- la couche cornée (stratum cornéum), formée de cellules (cornéocytes) très épaisses et remplies de kératine, protéine dure et très fibreuse.
Cette couche de cellules mortes (elles n’ont plus de noyau) protège contre l’abrasion et les agressions extérieures (chaleur, froid, sécheresse, déshydratation par perte d’eau Trans épidermique).
Elle est imperméable entre autres grâce au ciment lipidique (ciment intercellulaire) qui assure la cohésion entre les cornéocytes. Elle joue également un rôle de barrière contre la pénétration d’éléments extérieurs (microbes, poussières, etc.). Cette couche de cellules kératinisées s’élimine progressivement en lamelles (elle desquame), poussée par la formation de nouvelles cellules.
2 –la couche claire (stratum lucidum), faite de cellules claires car leur noyau est en train de disparaître, puis une couche foncée, dite granuleuse (stratum granulosum). Celle-ci joue aussi un rôle de lutte contre la perte d’eau.
3 –La couche épineuse (stratum spinosum), est importante : elle contient les cellules produisant la kératine qui donne à la peau sa dureté (kératinocytes), plus celles qui produisent la mélanine responsable de la pigmentation cutanée (mélanocytes), des terminaisons nerveuses (responsables de la sensation du toucher) et les cellules de Langerhans, cellules qui éliminent les impuretés et ont un rôle important dans les défenses immunitaires.
4 -Vient enfin, séparation avec le derme, la couche basale (stratum germinativum), avec également des kératinocytes (jeunes). Elle est aussi appelée couche germinative car c’est là que les cellules se multiplient en permanence pour régénérer l’épiderme à mesure qu’il s’use en superficie, une régénération complète durant de 21 à 28 jours.
L’épiderme contient de nombreuses terminaisons nerveuses mais n’est par contre pas irrigué par aucun vaisseau sanguin, ses cellules étant alimentées par diffusion depuis le derme. Il est recouvert par un film hydrolipidique, contenant entre autres du sébum (produit par les glandes sébacées insérées dans le derme). Le rôle de ce film est très important car il protège l’épiderme contre les agressions extérieures.
LE DERME
Contrairement aux épithéliums, comme l’épiderme, où les cellules sont jointives, c’est un tissu conjonctif, c’est-à-dire que ses cellules sont séparées par une matrice extracellulaire (des macromolécules, exemple les glycoprotéines). Ses macromolécules de collagène, élastine et fibronectine, qui forment l’assise de la peau, la rendent souple et élastique. Outre des cellules immunitaires, il contient aussi des mucopolysaccharides (sucres complexes) qui permettent de fixer l’eau, constituant ainsi un réservoir d’hydratation.
LES RÔLES DE LA PEAU
Le rôle de barrière et de protection de la peau – par la couche cornée et le manteau hydrolipidique notamment – Mais la peau joue également un rôle dans la régulation de la température corporelle, via la sueur sécrétée par les glandes sudoripares. Elle participe également à notre défense immunitaire, grâce à la présence des cellules de Langerhans , et à la synthèse de la vitamine D, grâce à l’exposition aux rayons UV : le soleil agit sur le cholestérol qui se trouve dans les cellules de l’épiderme, le transformant en précurseur de la vitamine D. Et n’oublions pas, bien sûr, son rôle dans le sens du toucher, par le biais des terminaisons nerveuses ni celui joué dans l’excrétion de certaines « toxines », par la sueur.
Il est donc essentiel que la peau soit en bon état. Tout dysfonctionnement d’une de ses propriétés ou structures peut avoir une conséquence biologique, d’abord sur son aspect, mais aussi sur un de ses rôles.
LES DYSFONCTIONNEMENTS
Lorsque la barrière de la peau est en bon état (manteau hydrolipidique, flore bactérienne naturelle également défensive), que ses fonctions mécaniques (souplesse, élasticité) sont bien assurées, qu’elle présente une épaisseur normale, que ses glandes sébacées et sudoripares fonctionnent normalement, elle est alors « belle et saine ».
En cas de perturbation de l’activité des glandes sébacées (cause hormonale, mais aussi certaines agressions extérieures, comme des substances dégraissantes, la peau sera plus grasse et plus épaisse, avec apparition de comédons, de boutons d’acné, etc.
La teneur en eau de la peau peut également être anormale et donc influencer son bon fonctionnement.
Constituée à 70 % d’eau, la peau représente 1/5 de la quantité d’eau contenue dans notre corps. La couche cornée en contient une quantité non négligeable (13 % environ), où elle joue un rôle de plastifiant, conférant à la peau un toucher lisse et souple. En cas de manque d’eau, la couche cornée devient dure et cassante : la peau est déshydratée. C’est normalement un état momentané, qui peut affecter une peau dont la structure est saine. Il suffit donc de bien l’hydrater. Il arrive par contre parfois que la peau ne secrète pas assez de lipides : elle ne joue pas son rôle de barrière, et l’hydratation ne peut donc être maintenue. Il faut alors lui apporter des lipides et céramides pour la réparer. Une peau sèche est donc en général déshydratée, mais l’inverse n’est pas vrai.
Quant aux textures des crèmes nécessaires à ces deux types de peau différents, elles ne seront dans les deux cas bien entendu pas les mêmes.
Une peau sensible pourra l’être quant à elle parce qu’elle est sèche et/ou déshydratée, sans parler des allergies ou de tout autre dérèglement physiologique, comme la rosacée entre autres.
LE VIEILLISSEMENT CUTANE
Le vieillissement biologique est malheureusement un phénomène biologique, inéluctable, qui commence très tôt, notamment au regard de la longévité humaine actuelle sous nos latitudes.
Dépendant du capital génétique de chacun, du mode de vie, de facteurs environnementaux extérieurs, il reflète en fait, concernant la peau, tout ou partie des changements intervenant sur les composants structurels et/ou les fonctions cutanées évoqués plus haut.
Dès 25ans, la quantité de collagène diminue dans le derme, la peau devient moins élastique, légèrement plus flasque, le pli nasogénien (ride allant du nez au coin de la bouche) devient plus marqué.
Vers 40 ans, un renouvellement cellulaire moins dynamique fait que les rides d’expression commencent à être visibles. Comme leur nom l’indique, ces rides sont situées aux endroits où notre visage marque nos expressions (sourire par exemple), comme le front et le contour des yeux et des lèvres. Les rides de la patte d’oie (au coin des yeux) font aussi leur apparition.
A partir de 50 ans, le fonctionnement des mélanocytes étant perturbé, des taches de pigmentation apparaissent, les plis et les rides, en particulier au niveau de la bouche, augmentent, de même que la perte d’élasticité et le relâchement du tissu conjonctif. La peau se déshydrate, devient plus sèche (moins de lipides) et moins élastique, plus fine et en conséquence plus sensible. Elle est aussi plus terne.
Et après 60 ans, le phénomène s’accentue, la peau étant toujours plus fine, plus flasque, avec de plus en plus de taches pigmentaires, surtout chez les femmes., moins de synthèse de collagène et élastine
DES FACTEURS AGGRAVANTS
Parmi les facteurs aggravants du vieillissement figurent en premier le soleil et ses rayons UV. Ceux-ci agissent directement sur les cellules cutanées, détériorant l’ADN contenu dans leurs noyaux. Cet ADN « codant » les productions cellulaires, les cellules fabriquent moins de mélanine, de collagène et d’élastine, ce qui accentue le processus de vieillissement.
Aussi les rayons UVA , en passant la barrière cutanée, vont détruire les fibres de collagène et d’élastine, plus de rides, les taches brunes sont plus nombreuses, la peau perd de sa souplesse.
Le tabac est aussi un autre facteur d’aggravation du vieillissement bien connu : il dégrade directement les fibres élastiques de la peau, favorisant l’apparition des rides, réduit l’oxygénation des cellules et la circulation sanguine. Moins bien nourrie en nutriments, la peau vieillie plus vite. La vitamine C étant attaquée, vitamine essentielle pour la synthèse du collagène , la peau devient terne et atone.
Aussi le stress induit une stimulation d’une hormone, le cortisol provoquant une perturbation circulatoire, augmentation des radicaux libres sur l’information génétique de la cellule.( stress oxydatif). ainsi qu’une dépression immunitaire des cellules.
Le manque de sommeil est également, de façon cliniquement démontré ,entraine une fatigue cutanée, un relâchement des paupières et apparition des cernes .
Sans oublier, pour terminer, une alimentation pauvre en antioxydants et en acide gras essentiels ou à l’inverse trop riche en alcool .
Le métabolisme en général et celui de la peau en particulier étant perturbé, la biologie et la physiologie de la peau sont très directement affectées.
Au final, il convient de bien connaître les causes des dysfonctionnements de la peau, à toutes les étapes de l’âge, et surtout en fonction du type de peau, ce qui permettra de proposer une réponse adaptée en matière de traitements cosmétiques correcteurs et de technologies esthétiques.